Les joueurs exigent une victoire juridique pour empêcher les développeurs de rendre les jeux en ligne injouables : c'est une attaque contre les droits des consommateurs et la préservation des médias. - Gamerush

Les joueurs exigent une victoire juridique pour empêcher les développeurs de rendre les jeux en ligne injouables : c’est une attaque contre les droits des consommateurs et la préservation des médias

Les joueurs en quête d’une victoire juridique pour préserver l’accessibilité des jeux en ligne

Les jeux en ligne sont une partie intégrante de la culture du jeu vidéo. Cependant, lorsque les développeurs décident de fermer les serveurs de ces jeux, ils deviennent inaccessibles, ce qui est perçu par beaucoup comme une atteinte aux droits des consommateurs et à la préservation des médias. C’est ce que dénonce Ross Scott, l’organisateur de la campagne « Stop Killing Games ».

Ubisoft et la fin de The Crew

Ubisoft a récemment mis fin à The Crew, un jeu de course de 10 ans, invoquant des « contraintes d’infrastructure de serveur et de licence ». Ce n’est pas la première fois qu’un jeu en ligne est rendu inopérant par un éditeur qui ne souhaite plus le soutenir et qui n’offre pas aux joueurs la possibilité de jouer hors ligne ou sur des serveurs privés.

Stop Killing Games : une campagne pour les droits des consommateurs

Ross Scott a lancé un nouveau site web, Stop Killing Games, pour rassembler l’opposition à ce qu’il qualifie d' »assaut sur les droits des consommateurs et la préservation des médias ». La campagne encourage les consommateurs du monde entier à signer des pétitions et à soumettre des plaintes à des organismes de réglementation tels que la DGCCRF, l’agence de protection des consommateurs en France.

Les jeux vidéo : des biens ou des services ?

La principale argumentation juridique de la campagne est que les jeux vidéo sont des « biens » plutôt que des « services », indépendamment de la terminologie que les éditeurs de jeux peuvent utiliser. Et ces biens ne devraient pas être rendus inopérants par le vendeur après que nous les ayons achetés.

La défense des éditeurs

La défense la plus évidente pour les éditeurs est que lorsque nous achetons des jeux numériquement de nos jours, nous achetons en réalité une licence conditionnelle pour jouer au jeu, la principale condition étant que la licence peut être révoquée pour n’importe quelle raison. C’est ce que stipule explicitement l’accord d’abonnement de Steam, qui précise que les jeux que nous achetons « sont licenciés, et non vendus ».

Une question de juridiction

Scott soutient que ces accords ne tiendront pas nécessairement devant les tribunaux de tous les pays. Il serait difficile d’obtenir un jugement favorable aux États-Unis, mais l’espoir de la campagne est qu’un pays, comme la France, décide que les éditeurs doivent trouver un moyen de maintenir leurs jeux jouables indéfiniment, ce qui inciterait l’industrie à adopter de nouvelles pratiques à l’échelle mondiale.

Un compromis possible

Scott ne demande pas aux développeurs de faire fonctionner les serveurs de jeux jusqu’à la fin des temps. Il suggère un compromis : lorsque un développeur a décidé de ne plus soutenir un jeu, il devrait fournir aux propriétaires un moyen de continuer à jouer, généralement via le support de serveurs privés, en comprenant que certaines fonctionnalités pourraient être perdues dans la transition.

Des exemples de jeux maintenus en vie par les joueurs

Il existe de nombreux exemples de jeux en ligne non soutenus qui sont maintenus en vie par les joueurs, avec ou sans l’aide du développeur ou de l’éditeur original. Par exemple, plus tôt cette année, NCsoft a accordé une licence officielle à un serveur géré par des fans de City of Heroes, qui maintenait le MMO défunt en vie.

Le bilan de la campagne Stop Killing Games

La campagne Stop Killing Games connaît un succès mitigé jusqu’à présent, selon Scott. Il voit beaucoup de plaintes concernant The Crew être déposées, mais est frustré par la lenteur du processus d’approbation des pétitions gouvernementales. Aucune d’elles n’est encore ouverte à la signature, malgré le fait qu’elles aient été soumises trois semaines avant le lancement de la campagne.

Un combat de longue date pour Scott

Scott se bat pour cette cause depuis un certain temps. En 2019, il a posté une longue vidéo sur sa chaîne YouTube dans laquelle il soutenait que l’idée même de « jeux en tant que service » est fallacieuse, une façon pour les développeurs d’éviter la responsabilité de maintenir leurs jeux jouables après la fin du support officiel.

Ubisoft reste silencieux

Ubisoft a refusé de commenter la campagne.

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